On achève bien les chevaux !

Hier , en soirée , Claude Lelouch est venu chez Drucker présenter son dernier navet , dont Jean-Philippe Smet et Claude Moine sont les vedettes ... Le sujet en serait pratiquement autobiographique du cinéaste , mais pas que ... Les acteurs étaient concernés eux-aussi puisque le thème , profondément bouleversant , raconterait les affres d'un père volage qui ,ayant connu de nombreuses femmes dans sa vie , les a toutes quittées en leur laissant un polichinelle dans le tiroir avant de disparaître dans la nature ! Lorsqu'il se retrouve vieux et chenu , le pauvre homme ne trouve rien de mieux à faire que de venir encombrer la vie de ses quatre filles dont on a bien compris qu'elles n'étaient pas du docteur March mais bel et bien de ses glandes séminales...S'ensuit une série de règlements de compte pour ados prolongé(e)s , s'achevant par le sublime titre du film ... Salaud , on t'aime !

C'était beau comme de la confiture de cassis sur une tartine de beurre , tant cela dégoulinait de bons sentiments dans lesquels tous les trois reconnaissaient leurs propres tourments paternels ... Comme l'avait si bien exprimé le Christ en croix : " Mon Dieu , mon Dieu , pourquoi m'as-tu abandonné ?"... D'émotion , Drucker serrait très fort sa petite chienne roumaine contre lui ... et les larmes perlaient aux bords de leurs paupières botoxées ...

Les acteurs un peu plus jeunes qui se trouvaient également sur le plateau pour vendre leur spectacle prosternaient leur humble personne devant ces trois monuments du showbizz et se confondaient en remerciements pour ce que les vieux avait apporté dans leur misérable vie sans autre joie que de les avoir entendus lorsqu'ils étaient eux-mêmes en culottes courtes ... Ce qui semblait fortement agacer les trois pépères !

Cerise blette sur le gâteau rassis , il paraitrait que pour se payer une dinde au réveillon des fêtes de fin d'année , Smet et Moine vont s'associer à Dutronc pour faire un spectacle ... Est-ce vraiment nécessaire ? Dans leur milieu , ce ne sont pas les dindes qui manquent ...et eux paraissent suffisamment faisandés comme ça ...

Je sais bien que mon propos ne va pas plaire à tout le monde , mais qui nous délivrera de ces anciennes gloires yéyé et alcooliques qui continuent à pousser la chansonnette à près de quatre-vingt balais ?

Et l'esprit de charité qui me caractérise m'empêche d'évoquer Charles Aznavour , dont j'espère pour la quiétude de ses fans qu'il ne va pas finir par mourir de vieillesse sur la scène ...