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12 Novembre 2014 , Rédigé par New Dawn

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Ce matin-là , elle préféra ouvrir la radio que les fenêtres de la maison , une sorte de sixième sens lui ayant murmuré à l'oreille que c'était mieux pour le moral...

De son studio parisien , Bourdin s'égosillait comme un canari en mal (mâle?) d'anonymat , affirmant que les déluges tombés sur le sud du pays n'étaient plus qu'un mauvais souvenir . Les cérémonies commémoratives de la fin de la première guerre mondiale s'étaient déroulées sans que Pépère-la-Boulette en fasse encore une ( ou alors une petite !) et les journaleux reprenant espoir avaient décidé de la jouer finement par l'emploi de la méthode Coué ... L'information du matin traitait donc exclusivement de la conquête de l'espace laquelle suscitait la bruyante admiration de la voix qui sortait de son vieux transitor et qui insistait pour affirmer que grâce à ce coûteux investissement , nous serions peut-être - et je dis bien peut-être ! - en mesure de connaître un jour les raisons de nos origines ...

Elle se demanda , parce qu'elle était mauvaise jusqu'au tréfond de son âme et qu'elle ne ratait jamais une occasion de la ramener , à quoi cela pouvait bien servir puisque toute avancée scientifique sur l'origine de l'humanité était systématiquement contestée par les religieux de tous poils qui préféraient nettement voir se répandre le mythe commode du créationnisme ... Un rictus affreux , grinçant et sceptique , souleva sa lèvre supérieure , comme un maléfique sourire esquissé , juste avant qu'elle n'y enfourne une bouchée dégoulinante de confiture à la fraise qui lui rougit les dents comme l'horrible suppôt de satan qu'elle était sous ses airs doucereux ... La veille , elle avait encore laissé en rigolant son ancien chéri se lamenter à mezza noche et depuis le Lavandou , sur son état de santé et ses miasmes de vieillard au bout d'un répondeur muet , sans daigner décrocher le combiné , occupée qu'elle était à se faire une manucure ... Cette simple évocation la mettait encore en joie ce matin !

Le nectar d'abricot qu'elle prenait au petit lever préférablement au jus d'orange qui lui donnait des aigreurs d'estomac entra en elle comme une délicieuse coulée de miel... Elle finit sa tasse de café et se fit alors un devoir d'ouvrir les persiennes ... Le temps était aussi dégueulasse que la veille et elle apprit , par Internet , que la côte provençale cédait de tous côtés sous la violence des orages et que la terre gorgée d'eau s'ouvrait en de nombreux endroits sous la pression de la pluie ... mais , comme d'habitude, le sort des mocos n'intéressait personne !

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