Lipstick et Transcendance ...

J'ai descendu , ce matin , dans mon jardin , pour y cueillir du romarin ... Un petit mistralet y avait importé un soleil doux et tiède qui avait fait grimper le mercure dans les thermomètres d'extérieur ... J'étais donc d'excellente humeur et mon esprit perméable et lascif imaginait déjà la morsure du soleil printanier sur ma peau de rousse  ... ( Tu remarqueras le soin avec lequel je rédige toujours mes introductions ... c'est pour appâter le lecteur ... en même temps , je ne vois pas pourquoi je ne m'enverrais pas quelques fleurs au passage ! )

Dans ce vide spirituel existentiel , entièrement orienté vers mes sensations de bien-être  animales et larvaires , je me mis à penser à Chaton ... Il s'imagine avoir un esprit affûté et subtil , capable de se transcender vers les plus hautes sphères de la sublimation de soi , mais , en même temps , depuis son élection , ne cesse de se montrer comme le boutiquier qu'il n'a jamais cessé d'être . Il compte , jour et nuit , comme un apothicaire qui prépare des purges libératrices des intestins engorgés , multiplie les radars , songe à réintroduire les octrois qui vont encore plus désertifier les centres des grandes villes et couper icelles de la fréquentation du petit peuple de bouseux ... Pourquoi irions-nous payer un octroi pour pénétrer dans des villes sales , insécures  et dépourvues de toutes commodités , semblables à des coupe-gorges , alors que nos spécialistes en chirurgie et en médecine se la bayent belle dans nos confortables petits villages où l'on peut obtenir un rendez-vous sans attendre la saint glinglin ?

Bref , Minou a tâté de la nurse anglaise , rude et poilue , comme le sont les vétérans des deux grandes guerres du XXe siècle  , et au lieu de lui demander de trier elle-même ses candidats à l'immigration , il a accepté , bassement et sans honneur de les garder chez nous  , grâce au chèque qu'elle lui proposait ... comme une vraie pute , pourrie jusqu'à l'oigne l'aurait fait ... 

C'était comico-tragique comme un chat qui expire , aurait dit Shakespeare ... Minou n'a pas d'honneur , Chaton est déshonoré ... Mais en avait-il avant pour reprendre un des slogans de Pétain : trahir son maître , père putatif , quel qu'il fût , chausser les pantoufles de celui qui l'a accueilli dans son foyer et tringler sa bonne femme à son nez et à sa barbe ? Ce mec est too much , ce mec est trop  ! Jusqu'où ira-t-il dans la compromission ? 

( Par contre , j'aime bien finir en tuyau de poêle , cela te donne matière à réflexion ..; )