Voltaire et Frédéric II de Prusse : bis repetita placent...

4 Novembre 2010 , Rédigé par New Dawn

     Kouchner-1     Il croyait à la monarchie absolue, éclairée d'un zeste de philosophie humanitaire, et c'est pourquoi il avait accepté en tout bien tout honneur de s'asseoir à la table  du monarque absolu, se rêvant déjà le Mentor de Télémaque... Quand il avait compris que le tyranneau ne l'avait convié que pour sa popularité qui lui garantissait de ratisser un peu plus large le nombre de ses thuriféraires, et lui apporter une caution morale au regard d'un peuple libertaire et prompt à se précipiter sur les boulevards quand le joug du pouvoir se faisait trop lourd à supporter - ( il ne faut pas oublier que ce peuple avait autrefois proprement et simplement égorgé un roi et son épouse !) - il était trop tard pour revenir en arrière...

     Lui, qui avait jadis, dans sa jeunesse fougueuse et généreuse, transporté sur son dos des sacs de riz pour aller nourrir une population africaine affamée, lui , le créateur d'une ONG qui avait obtenu le Nobel, il avait vu son hôte se transformer en brute totalitaire, chasser un peuple de crève-la-faim, sans plus d'égards que s'il se fût agi  d'une nuée d'insectes prédateurs... puis revenir, sur des acquis sociaux chèrement obtenus par son peuple de besogneux...

     Quitter la table où l'attendait quotidiennement son écuelle, tourner le dos au Maître, claquer la porte sur ce simulacre de gouvernement progressiste, cela aurait eu de la gueule , cela l'aurait grandi... Mais s'il avait pensé à démissionner, il ne l'avait pas fait, parce qu'il avait perdu son âme de jeune homme, parce qu'il était devenu un vieil homme cupide... et qu'il avait découvert quelque chose de plus important que l'idéologie maoïste, c'était la soif du pouvoir , même si ce pouvoir n'était qu'un leurre...

     Et puis, ne dit-on pas que partir, c'est mourir un peu !

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