Dure réalité !

La grande bleue s'étalait toujours aussi voluptueusement sur les rivages de sable doré. Le soleil dardait encore ses rayons caressant sur la peau brunie des belles naïades qui lui offraient toujours leurs formes callipyges ... Les nuits étaient douces et tièdes , délicieusement parfumées par les haies de lauriers roses parées de milliers de fleurs capiteuses en cette période estivale... Les cigales entonnaient toujours leurs tendres mélopées de l'orient à l'occident et jusqu'au bout de la nuit... Nous aurions pu être si heureux , cette année encore !

Mais cet été qui se déroulait pour rien ne faisait plus chanter le méridional qui s'étiolait ainsi seul dans son coin et n'avait même plus de goût pour sa partie de pétanque et le pastis qui la concluait toujours si harmonieusement . Tout était triste et fade cette année et son regard douloureux se portait irrémédiablement vers cet îlot de verdure et de gemme , semblable à une bague de fiançailles sertie dans la Méditerranée et qui scellait son amour pour la République . D'un confort certes un peu spartiate mais éminemment symbolique car il évoquait assez bien Napoléon à Sainte-Hélène ou plutôt Edmond Dantes au château d'If , le fort de Brégançon demeurait désespérément vide en ce dernier jour de juillet ! C'en était fini des pantacourts de Chirac qui laissaient voir des guibolles parisiennes , blanches et glabres , s'échapper de mocassins noirs et de chaussettes assorties , de Sarko , aux mollets musclés par le vélo , tenu de main ferme par maman Carla pressée d'amener son petit au bain ...de l'actuel locataire de l'Elysée aux formes ramollies par un régime drastique et inconsidéré lui aussi tenu vigoureusement en laisse par Mémère...

Serait-ce donc vrai ce qui se disait sous le manteau , inutile par ces beaux jours ? Les Parisiens s'emmerderaient en province ...